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Un Bio-district est une zone géographique où agriculteurs, citoyens, opérateurs touristiques, associations et services administratifs publics établissent un accord pour la gestion durable des ressources locales, à partir du modèle biologique de production et de consommation (filières courtes, groupements d’achat, cantines publiques bio). Dans le Bio-district, la promotion des produits biologiques est étroitement liée à la promotion du territoire et de ses spécificités, pour atteindre le plein développementdu potentiel économique, social et culturel.

Le premier Bio-district a été activé en Italie dans les années 2004, dans une partie du Parc national du Cilento, Vallo di Diano ed Alburni (Salerno, Campanie). En 14 ans, le Bio-district Cilento a impliqué 38 communes, 400 entreprises, 20 restaurants et 10 établissements touristiques qui utilisent les produits biologiques de la zone. Il est aujourd’hui un véritable laboratoire permanent, national et international, d’idées et d’initiatives à haut profil culturel, visant le développement équitable et solidaire du territoire, sur base du modèle biologique.

Le Bio-district territorial représente une solution innovante qui correspond aux objectifs retenus à la Conférence mondiale des Nations unies sur « Environnement et Développement », qui a eu lieu à Rio de Janeiro en 1992, et en particulier au Plan d’action de l’Agenda 21, qui oriente les politiques
des divers pays vers le développement durable, en donnant un rôle central aux autorités locales. Le
Bio-district s’intègre également dans la Déclaration de Nyéléni, Sélingué (Mali, 2007) qui déclare
la souveraineté alimentaire comme un droit des peuples à des aliments appropriés et culturellement
adéquats, accessibles, produits de façon durable et écologique, ainsi que le droit de pouvoir décider de leur système alimentaire et productif. Dans le cadre de ces engagements de la communauté
internationale, promouvoir la culture du biologique et l’approche territoriale signifie pouvoir
contribuer à la réalisation d’un développement attentif à la conservation des ressources, à la compatibilité environnementale, à la valorisation des différences locales et, par conséquent, à la qualité de la vie. En particulier, les Bio-districts permettent de promouvoir le modèle biologique dans le cadre d’un développement rural éthique, équitable et solidaire, en valorisant les produits naturels et typiques, ainsi que le territoire d’origine. Cela contribue au développement
économique et touristique fondé sur le respect et la valorisation des ressources locales.

Les stratégies du biologique sont en train de changer et ne visent plus à convertir en éco-durable chaque entreprise individuelle, mais plutôt l’ensemble d’un territoire à vocation biologique. La proposition est un modèle global capable d’offrir des réponses concrètes aux besoins sociaux de meilleure qualité de l’environnement, au monde rural toujours moins peuplé, aux crises financières continuelles, aux modifications climatiques, par la promotion d’innovations dans le domaine de la recherche, des standards de production, des canaux alternatifs de distribution et également dans le domaine de la certification.

Les défis que les Bio-districts permettent d’affronter peuvent être groupés en six thèmes principaux:

  • Mix Farming, c’est-à-dire une agriculture qui réconcilie la production végétale avec l’élevage animal et les nouvelles frontières de la durabilité (énergie, eau, biodiversité, qualité de la vie et du travail). Ce défi n’est pas toujours réalisable par une seule entreprise, surtout là où les entreprises agricoles sont peu étendues : il convient dès lors de promouvoir des projets associatifs, pour une zone, tel que les Bio-districts.
  • Accès à la terre, toujours plus difficile pour qui ne dispose pas de ressources économiques importantes, et en particulier pour les jeunes qui voudraient devenir agriculteurs. Dans les Bio-districts, on fait la promotion d’une vraie « renaissance agricole» qui marque une rupture par rapport au passé et qui s’inspire du biologique
    comme modèle de référence pour l’ensemble de l’agriculture, capable, par exemple, de revitaliser les domaines publics et les terres en friche, redonnant dignité et rentabilité au travail agricole.
  • Rapports plus équitables dans la filière, en créant des nouvelles relations directes entre les producteurs et les consommateurs, en adoptant des modèles distributifs alternatifs, comme la filière courte et les groupes d’achat solidaires, en encourageant les autorités publiques à favoriser les achats « verts » pour les cantines scolaires, les hôpitaux et les services publics.
  • Souveraineté alimentaire, reconnaissant aux communautés locales le droit de décider en pleine autonomie quoi et comment produire. Dans les Bio-districts, des forums publics sont régulièrement organisés pour permettre aux agriculteurs, aux autres opérateurs économiques, aux administrateurs publics et à la population, de se rencontrer sur pied d’égalité en dignité et en pouvoir décisionnel, et de définir comment satisfaire leurs besoins alimentaires.
  • La simplification du système de contrôle et de certification du biologique, le rendant moins bureaucratique, plus efficace et complet, par exemple en actionnant la « certification de groupe » et les systèmes participatifs de garantie. Dans les Bio-districts, la forte concentration d’entreprises biologiques rend le contrôle plus souple et, souvent, la communauté dans son ensemble contribue à surveiller et garantir l’application correcte du mode de production par l’opérateur agricole. Á son tour, l’opérateur agricole se sent beaucoup plus responsable et motivé grâce à la reconnaissance publique du rôle social important qu’il assume dans la communauté locale.
  • La communication du biologique doit, elle aussi, tendre vers une « filière courte », en rapprochant les auteurs et les destinataires du message, afin de transmettre de façon plus efficace les valeurs du bio : alimentaire, éthique, sociale, environnementale. Le biologique fait du bien à qui le produit, à qui le consomme, à la société et à l’environnement.

Pour en savoir plus:

le plus grand bio-district français: BioVallèe